Hercule Poirot - Tome 2 - Le crime du golf by Agatha Christie

Hercule Poirot - Tome 2 - Le crime du golf by Agatha Christie

Auteur:Agatha Christie [Christie, Agatha]
La langue: eng
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: AlexandriZ
Publié: 2012-01-29T04:57:03+00:00


15

Une photographie

La déclaration du médecin était si stupéfiante que nous restâmes un moment sans voix. Il y avait là un homme assassiné avec un poignard dont nous savions qu’il avait été volé vingt-quatre heures auparavant, et pourtant le Dr Durand nous assurait formellement que sa mort remontait à quarante-huit heures au moins ! Toute l’affaire prenait une allure fantastique.

À peine étions-nous remis de notre stupeur que l’on apporta un télégramme pour moi : l’hôtel l’avait fait suivre à la villa. Je l’ouvris en hâte. Poirot m’annonçait son retour à Merlinville par le train de 12 h 28.

Consultant ma montre, je m’aperçus que j’avais tout juste le temps d’aller l’accueillir à la gare. Le plus urgent était de lui communiquer sans délai la nouvelle tournure que venait de prendre l’affaire.

À l’évidence, Poirot n’avait pas eu de grandes difficultés à trouver ce qu’il était allé chercher à Paris. La promptitude de son retour en était la meilleure preuve : quelques heures à peine lui avaient suffi. Je me demandai comment il accueillerait les nouvelles sensationnelles que j’avais à lui communiquer.

Le train avait quelques minutes de retard. J’arpentais le quai, désœuvré, quand il me vint l’idée d’aller poser quelques questions sur les voyageurs qu’on avait vus le soir du drame.

Je m’approchai du porteur, un homme au visage intelligent et ouvert, et n’eus aucune difficulté à amener la conversation sur le sujet. C’était une honte pour la police, affirma-t-il sans mâcher ses mots, que tant de brigands et d’assassins puissent ainsi courir impunément les routes. Comme je suggérai qu’ils étaient peut-être repartis par le dernier train, il repoussa cette idée avec la plus grande énergie. Il n’y avait guère eu qu’une vingtaine de voyageurs au train de minuit, et il aurait forcément remarqué la présence de deux étrangers.

Je ne sais pas ce qui me poussa à poser la question suivante, peut-être la profonde angoisse que j’avais perçue dans le ton de Marthe Daubreuil. En tout cas, je demandai abruptement :

— Et le jeune M. Renauld, il n’a pas pris ce train, lui non plus ?

— Ah ! non, monsieur. Arriver pour repartir au bout d’une demi-heure, ça n’aurait vraiment pas été drôle pour lui.

Effaré, je le regardai, sans saisir d’abord le sens de ses paroles. Puis je compris :

— Vous voulez dire, demandai-je le cœur battant, que M. Jack Renauld est arrivé ce soir-là à Merlinville ?

— Mais oui, monsieur. Par le dernier train, celui de 23 h 50.

Tout se mit à tourbillonner dans ma tête. Telle était donc la raison de la poignante inquiétude de Marthe Daubreuil. Jack Renauld était à Merlinville le soir du crime. Mais pourquoi ne pas l’avoir dit ? Pourquoi nous avoir fait croire qu’il était resté à Cherbourg ? Je revoyais le visage franc et ouvert du garçon, et j’avais du mal à l’imaginer mêlé à ce meurtre. Mais alors, pourquoi ce silence de sa part sur un point d’une importance cruciale ? Une chose était certaine, c’est que Marthe Daubreuil l’avait toujours su. D’où son inquiétude, et ses questions angoissées au sujet d’éventuels suspects.



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